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RÉUSSIR DANS LA VIE ET RÉUSSIR SA VIE

 

RESUMÉ

Il est naturel de vouloir réussir sur le plan matériel et social. C’est même souvent l’occasion de développer le sens de l’effort.

Mais une simple observation montre que si notre bonheur dépend seulement de l’extérieur, nous risquons de connaître aussi souffrance et désillusion.

Cela nous interroge sur la notion de réussite, nous recentre sur l’essentiel et nous mène à comprendre que “notre vie a un but et un plan” ( Swami Sivananda) .

“Le véritable grand but de la vie doit être la conquête de la Haute Sagesse et de la Libération Spirituelle”, écrit Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH.

Il nous donne les moyens de nous mettre en route vers le But, dont certains seront évoqués au cours de ce Colloque. Ce cheminement engendre un bonheur durable, une paix intérieure rejaillissant sur la paix planétaire.

EXPOSÉ

“Réussir dans la vie et réussir sa vie” : est-ce un slogan publicitaire ? Est-ce une formule qui nous incite, suivant en cela les pas des Anciens, à une réflexion sérieuse, face à la nouvelle donne de la planète Terre à l’orée du IIIe millénaire ?

A ce sujet, le Seigneur HAMSAH MANARAH, faisant sans complaisance l’état des lieux, écrit : «De nos jours, les crimes et délits en tout genre sont chaque année en hausse, quel que puisse être le type de société en place : la faillite des valeurs morales et spirituelles, rejetées par une jeunesse éprise de liberté est responsable de cet état de fait. Aujourd’hui, jeunes et moins jeunes se détournent de la vie préférant suicider le corps que d’avoir à répondre aux milliers de points d’interrogation, s’entrechoquant dans leur esprit fragile. Pourquoi la vie, la mort et après ? A quoi bon vivre dans une société sans justice (…), ayant privilégié les sources de plaisir, le sexe, la drogue, la violence, la télévision, le cinéma, le tabac, etc.? » (Le Flambeau d’Unité p. 220).

La sagesse Bantoue enseigne : « Il existe dans l’Univers un pouvoir faiseur de “miracles”, qui réside en tout être : tout un chacun peut l’utiliser pour créer en soi et autour de soi harmonie et bonheur durable. » Pourquoi donc l’occidental va-t-il parfois jusqu’au suicide, alors qu’il connaît un niveau de vie élevé ? Cette interrogation conduit à réfléchir sur les deux notions suivantes :” Réussir dans la vie” et “Réussir sa vie”.

Nous allons tenter de faire le point en développant les deux thèmes suivants :

A- LA RÉUSSITE SOCIALE

1°- La réussite selon le monde

2°- Rançon de la réussite

B- LA RÉUSSITE SELON LA SAGESSE

1°- Quel est le but de la vie ?

2°- Accéder au bonheur intérieur ?

A – LA RÉUSSITE SOCIALE

Pour atteindre son objectif : titres, distinctions, fortune, etc. il faut faire preuve d’un certain nombre de qualités telles, la volonté, le courage, la ténacité, devant permettre de surmonter les épreuves rencontrées. On peut être légitimement satisfait du résultat obtenu, mais est-on vrai- ment heureux ? A-t-on véritablement réussi sa vie ?

1° – La réussite selon le monde

La majorité des personnes se basent le plus souvent sur des signes extérieurs pour juger de la réussite d’autrui. Peut-il en être autrement ?

Dans son livre “Qu’est-ce qu’une vie réussie” le philosophe Luc Ferry écrit: « Le monde contemporain, pour des raisons qu’il ne faut pas éluder, incite de toutes parts au rêve éveillé. Son cortège impressionnant de stars et de paillettes, sa culture de servilité face aux puissants et son amour immodéré de l’argent, tendent à nous le présenter littéralement comme un modèle de vie. Tout concourt aujourd’hui à faire du succès en tant que tel, et quel que soit le domaine de référence envisagé, un idéal absolu. Sports, arts, sciences, politique, entreprise, amours, tout y passe sans distinction de rang ni hiérarchie de valeur. Peu importe, au fond, qu’elle (la réussite) soit celle d’un truand ou d’un médecin, d’un footballeur ou d’un musicien. Au point que l’impératif de la réussite prend l’allure d’un nouveau mode de culpabilisation des individus : les “ratés” restent anonymes. »

Posons-nous la question : « ces privilégiés de notre société, ces nantis, ces vedettes… manifestent-ils toujours les plus belles fleurs du jardin intérieur ? » Hélas ! Il faut bien constater que la réussite sociale n’exclut pas la haine, la jalousie, l’égoïsme, l’avarice, la cruauté, la malhonnêteté, etc.

« La compétition du monde ne réunit pas seulement les vertueux. Ramakrishna souligne:

« Comme un masque peut être porté par des personnes différentes, ainsi le vêtement de l’humanité revêt des créatures variées. Bien qu’elles aient toutes l’air d’êtres humains, les unes sont des loups dévorants, les autres des ours féroces, d’autres encore des rusés renards ou des serpents venimeux. » (Yoga de la Vie Pratique p.206)

Tous les coups sont trop souvent permis, au nom du succès pour le succès, au nom du pouvoir, au nom de l’argent. La loi est devenue : « Efface-toi de là afin que je m’y installe ».

« Cependant, dit le Seigneur, les qualités opposées aux défauts énumérés sont parfois l’apanage des vainqueurs de la compétition du monde » (Yoga de la Vie Pratique p.206). Ceux-ci constituent malheureusement une infime minorité.

 

2°- La rançon de la réussite

« Généralement certains inconvénients accompagnent toute réussite brillante sur le plan matériel et social. C’est l’ombre qui accompagne la lumière, le revers de la médaille. Tout succès sur le plan du monde extérieur qui ne s’accompagne pas d’un progrès moral et d’un progrès dans la maîtrise et la conquête de soi, se paie par une insatisfaction, une déception (…) : l’instrument de libération porte en soi les clefs de la servitude dans telle ou telle direction :

  • Un acteur renommé est prisonnier de son image, l’image que se font de lui ses admirateurs
  • Un souverain est lié par l’étiquette et demeure prisonnier de l’opinion de ses sujets. Il vit tout simplement dans une cage dorée ».(Yoga de la Vie Pratique p.207)

Ajoutons que le chercheur d’or, une fois l’objet de ses fastidieuses fouilles entre les mains, ne peut dormir sur ses deux oreilles : la peur qu’on lui vole son trésor creuse son estomac d’ulcère et remplit sa tête de cauchemars et de migraines !

« Le succès social et matériel comporte toujours une rançon dont il est parfois difficile de supporter les frais. Le Prince en arrive à envier le charbonnier, le financier, le cordonnier (…). L’on ne saurait tirer vanité de quoi que ce soit. Aucune situation n’est acquise définitivement. On est à la merci d’un revers de fortune, d’une catastrophe, d’un accident. Les amitiés elles-mêmes sont incertaines. La jalousie intervient pour fausser le jeu des relations. (…) Napoléon Bonaparte soutenait que « l’homme n’a pas d’amis ; c’est son bonheur qui en a. » (Yoga de la Vie Pratique p. 207).

Observant les fluctuations de l’existence le Bouddha conclut : « La naissance est douleur, la vieillesse est douleur, […], la séparation avec ce qu’on aime est douleur, la non-réalisation du désir est douleur, tous les objets d’attachement sont douleur. »

Au demeurant, l’idée de “réussite” paraît fort contestable. N’est-elle pas inadéquate, voire fallacieuse dès lors qu’il s’agit de juger d’une existence dans son intégralité ? Laisser croire que nous pouvons réussir notre vie comme on réussit un soufflé ou un bœuf en daube, n’est-il pas l’effet d’une prétention démesurée ? N’est-il pas aussi naïf qu’erroné de vouloir penser la vie sous une catégorie qui convient mieux à un examen de passage qu’à l’élaboration d’une sagesse qui pro- curerait sérénité et bonheur, sécurité morale si chère à chaque être ?

Affirmons avec Bergson : ” La joie est le signe que la vie a réussi ” et tournons nous vers la Sagesse. 

Nous arrivons ainsi à la deuxième partie.

B – LA REUSSITE SELON LA SAGESSE

Il ne s’agit pas de renier toute quête de bonheur matériel, d’empêcher quiconque de vouloir réussir dans le monde. Le renoncement est un choix, voire une étape pour une minorité d’âmes qui ont beaucoup cheminé et sont vraiment prêtes.

Les Aumistes prient pour que tous les peuples connaissent l’abondance et la prospérité. L’important, c’est l’attitude juste qui préserve de l’esclavage :

« Le candidat au bonheur qui a le privilège de posséder la fortune doit s’appliquer à jouir sans attachement. Il lui suffit de se considérer comme le gérant provisoire des biens acquis. Il apprendra ainsi à sortir de son égoïsme en aidant avec discernement ceux qui le méritent. » (Le Yoga de la Vie Pratique p.236).

«Si la réussite est doublée d’une véritable conquête de soi, se traduisant par l’amélioration de la valeur morale, une meilleure maîtrise, la sérénité, un développement du sens de l’humain, la prise de conscience d’un plan intéressant la super conscience, alors elle est complète. » (Le Yoga de la Vie Pratique p.208).

L’homme a droit à un bonheur complet, durable, non soumis à des fluctuations qui engendrent la souffrance. La connaissance du but de la vie lui permet de le conquérir.

1°- Quel est le but de la vie ?

« Le seul bonheur durable ne peut venir que de l’effort pour réaliser Dieu et de la récolte de ce fruit, » dit Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH. ( La Réintégration Divine par le Yoga p.16).

Cela est possible pour tous car : « L’homme est divin par essence ».

« Le processus de divinisation ne consiste pas à faire descendre, à introduire dans l’homme quelque chose qui n’y était pas. » (Le Yoga de la Divinisation p.18).

Certes, relativement nombreux sont ceux qui en ont l’intuition ou qui ont lu les textes Sacrés :

  • Luc Ferry, par exemple, arrive à cette conclusion : « Si les hommes n’étaient pas en quelque façon des dieux, ils ne seraient pas non plus des Hommes. Il faut supposer en eux quelque chose de sacré ou bien accepter de les réduire à l’animalité. »
  • La tradition bantoue, nous l’avons vu, soutient qu’ « il existe dans l’Univers un pouvoir faiseur de “miracles”, qui réside en tout être. »
  • L’Hindouisme enseigne : « Le Seigneur se tient dans le cœur de tous les êtres. »
  • Le Bouddhisme : « Regarde en toi, tu es le Buddha»,
  • Le Christianisme : « Vous êtes des Dieux»

Mais combien dans un monde matérialiste intègrent cette connaissance à leur vie quotidienne ? Combien s’efforcent d’exprimer le Divin qui est en eux ?

Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH nous révèle le sens de l’existence : « Le véritable grand but de la vie doit être la conquête de la Haute Sagesse et de la Libération Spirituelle » (L’Aumisme p.141).

Il nous donne l’exemple de ce cheminement et les méthodes nécessaires dans Ses 22 Livres accessibles à tous. En effet, cheminer à son rythme vers l’Union avec la Conscience Divine encore appelée Fusion, Réalisation, Libération Spirituelle ou Réintégration Divine, est un travail continu, une évolution progressive qui fait découvrir le bonheur intérieur.

2°- Accéder au bonheur intérieur ?

Celui qui veut réussir sa vie est celui qui ne veut pas se tromper de but, ne pas gaspiller son temps. Il respecte les lois de son pays, assume ses responsabilités sociales, mais en plus, il travaille à sa transformation intérieure, il prend en charge sa propre évolution et celle de l’humanité.

Pour chacun, quel que soit le degré de ses aspirations spirituelles, qu’il soit croyant ou pas, il est important de chercher un bonheur stable et durable, de commencer par :

  • Améliorer sa santé, utiliser le pouvoir créateur de sa pensée,
  • Se détacher du passé et des souvenirs pesants,
  • Accepter de se transformer, apprendre à pardonner, à respecter, à aimer, à se sentir solidaire de tout ce qui vit.

Que l’on choisisse de vivre en famille dans le monde ou dans un monastère religieux, à la base, le travail sur soi est indispensable. Il rend la pensée, l’action, la prière plus justes et plus efficaces.

Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH nous guide pas à pas et nous aurons au cours de ce colloque un aperçu de quelques unes des Techniques Spirituelles offertes dans Son Œuvre écrite. Elles aident à réaliser le Divin en soi, en fonction des choix et du rythme de chacun.

“Deviens le Dieu que tu es”, cette connaissance éclaire en profondeur la condition humaine et la transforme. L’homme éveillé ne prend plus l’illusion pour la réalité, le transitoire pour le vrai, un canard boiteux pour un cygne blanc, un âne pour un cheval de course ; les perspectives sont changées ; il ne subit plus son destin ; il se prend en main. Il peut mieux résister aux pressions extérieures qui s’exercent sur sa vie ; il est libéré de l’opinion du monde. L’homme éveillé n’a plus peur de la mort qui marque l’évolution naturelle vers un état supérieur. Il ne la recherche pas pour autant car « le corps est un nécessaire instrument de travail dont il faut préserver le potentiel de vie à tout prix et le plus longtemps possible » (Vers un Age d’Or d’Unité p. 404)

L’homme et la femme qui « pensent leur vie et vivent leur pensée » selon la définition de la philosophie proposée par André Comte-Sponville, développent une force intérieure indéniable qui engendre un bonheur durable et vrai, une paix intérieure rejaillissant sur la paix sociale et planétaire.

En conclusion, Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH explique le cheminement qui mène du désir de réussite sociale, (réussir dans la vie), au désir du bonheur intérieur (réussir sa vie).

L’homme non encore éveillé est “accaparé par la compétition pour une place au soleil, dans les conditions les plus diverses (…). La lutte qu’il soutient l’oblige à développer certaines qualités : volonté, courage, etc. Mais comme ces facultés sont trop sollicitées par l’action extérieure, il arrive à oublier son Essence Divine. Dans le cas le plus heureux, il maintient en veilleuse ses hautes aspirations en attendant les réveils provoqués par les tribulations et la souffrance”. ( Yoga de la Vie Pratique p. 14).

Celui qui prend conscience et accepte la remise en question n’attend pas les épreuves pour changer sa conception de la réussite.

L’homme est ainsi amené, après avoir expérimenté “le Sentier de l’Aller, celui où l’on se me- sure aux autres pour se dépasser”, à prendre “le Sentier du Retour, celui où l’on se mesure à soi-même afin de se réaliser.” ( Yoga de la Vie pratique p.12)

La recherche d’un bonheur précaire, éphémère malgré les apparences, fait place à la quête d’un bonheur intérieur grandissant au fur et à mesure que l’être progresse dans son évolution : “Pas de bonheur durable sans amélioration de l’être”, dit Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH, qui évoque “un sentiment de bien-être, se traduisant par de la joie, dans un état d’âme fait d’optimisme, de bienveillance, de volonté de servir, de sérénité.” (Le Yoga de la Vie Pratique p.235).

 

Bibliographie 

– Les Livres de Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH, Ed. du MANDAROM, en particulier : 

Le Yoga de la vie pratique

La Réintégration Divine par le Yoga

Le Yoga de la Divinisation L’Aumisme

la Doctrine de l’Age d’Or

Le Flambeau d’Unité

– Luc Ferry: Qu’est-ce qu’une vie réussie? Ed. Grasset 2002