© Le contenu de ce site est protégé par le droit d’auteur

L’EQUILIBRE ENTRE VIE PROFANE ET VIE SPIRITUELLE

Renier la dimension spirituelle de l’être humain contribue au déséquilibre individuel et collectif. Il existe au moins deux bonnes raisons pour faire une place à la spiritualité dans sa vie. Ce sont les réponses aux deux questions suivantes :

– Que fais-je sur Terre ? 

La spiritualité donne un sens à la vie en nous offrant la perspective d’échapper aux fluctuations des vicissitudes quotidiennes, en nous permettant d’exprimer la part lumineuse de nous-même. « Absorbé par la bataille quotidienne de la vie, dit Swami Sivananda, l’homme a oublié son but. Il dort au-dessus d’un trésor et il pleure. Il faut qu’il soit réveillé. » 

– Que faire pour contribuer à rétablir l’équilibre du monde dans lequel je vis? 

Ne nous leurrons pas, l’humanité n’est autre que le reflet de nos individualités. Nos pensées sont créatrices. Ainsi, il nous faut commencer par trouver un équilibre personnel en attribuant à notre vie intérieure l’importance qu’elle mérite. 

Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH nous incite à concilier vie profane et vie spirituelle : « L’état mental juste, dit-Il, suppose de gérer sa vie de famille et professionnelle au mieux de ses intérêts, sans jamais perdre de vue le pourquoi de notre présence sur Terre. »[1]

Nous verrons donc :

  • d’abord, comment les actions de la vie quotidienne sont un tremplin pour le travail spirituel,
  • ensuite, comment la prière enrichit l’existence.

I – LA VIE FAMILIALE ET PROFESSIONNELLE EST UN TREMPLIN POUR LA VIE SPIRITUELLE

 

Faire sa place à la religion ne signifie pas renoncer aux responsabilités du monde : l’action profane devient alors un chemin de vie qui, d’une part favorise des conditions de vie matérielle favorables, d’autre part permet de cultiver des valeurs, des compétences, des principes évolutifs indispensables sur la voie spirituelle.

La vie est une école. Il importe que nous apprenions à utiliser toutes les occasions pour progresser, pour développer des qualités utiles à notre cheminement spirituel.

Notre attitude mentale devant chaque fait de la journée a son importance.

Les choses les plus insignifiantes en apparence peuvent devenir une source d’enrichissement et de progrès permanent. A ce propos, le Seigneur HAMSAH MANARAH rappelle : « Victorieux dans les petits actes de la vie de tous les jours vous le serez dans les actes majeurs et décisifs de votre destinée et votre avenir sera le résultat de vos actes de tous les jours, c’est-à-dire victorieux, ordonné, rempli de l’arôme du succès »[2]

La divinisation des œuvres

La divinisation des œuvres consiste à dédier chaque action au Divin. Elle ne s’improvise pas. Elle résulte d’une attitude volontaire et consciente. Plus qu’une simple démarche, c’est une philosophie de vie à part entière.

S’occuper de ses enfants, les nourrir, les suivre dans leur travail scolaire, faire le ménage, la vaisselle, préparer les repas, soigner un animal, donner un coup de main à des voisins, tout peut être offert que ce soit agréable ou difficile à accomplir.

« Chaque acte de la vie quotidienne qui coûte un effort, doit être divinisé, dit Sa Sainteté, c’est-à-dire offert à Dieu, à l’humanité pour le salut du monde entier »[3]

Ainsi, tout au long d’une journée bien remplie d’actes prosaïques, nous pouvons rendre grâce au Divin, que les situations soient bonnes ou mauvaises en apparence : les efforts que nous faisons pour sortir des difficultés, pour assumer les épreuves prennent un sens quand ils sont offerts à Dieu.

Offrir ses actions au Divin implique de faire de son mieux, d’agir dans le respect de soi-même et des autres : nous sommes amenés à dépasser nos travers, à développer des qualités utiles dans la vie sociale et dans la vie spirituelle.

Le développement de différentes qualités

S’efforcer de respecter le Divin en chacun nécessite le développement de qualités humaines.

– Dans le cadre familial

Comme nous avons eu l’occasion de l’aborder lors du colloque aumiste de 2004, la vie conjugale, la naissance et l’éducation des enfants, la confrontation avec les difficultés que cela suppose, les responsabilités, aident à la formation du caractère, à la transformation personnelle et donc à son équilibre et son mieux être.

L’amour pour les membres de sa famille est une étape sur le chemin de l’Amour universel. Ainsi, par amour pour les siens, on apprend à devenir patient, persévérant, préférant le contrôle de ses réactions ou paroles aux propos blessants ou humiliants pour de jeunes enfants. On apprend à se remettre en cause, à négocier, à faire des concessions, à se pardonner, à s’entraider quand un des membres de la famille est en difficulté. Voici une belle occasion qui nous est donnée pour progressivement façonner notre esprit, s’efforcer de faire disparaître (ou au moins atténuer !) toute forme d’égoïsme incompatible avec une aspiration spirituelle. Ainsi considérée, la vie de famille est un chemin qui mène à Dieu.

– Dans la vie professionnelle

On s’efforcera de développer de mieux en mieux:

  • Le respect de ceux avec qui on travaille quelles que soient leur nationalité, leur race, leurs croyances.
  • La maîtrise de ses gestes et pensées, la courtoisie. 
  • La bienveillance exprimée par des mots de remerciement et d’encouragement au moment opportun, par l’écoute, l’attention portée aux autres.
  • L’esprit d’entraide.
  • L’esprit d’abnégation faisant ainsi passer la réussite de l’équipe avant la sienne.
  • La lucidité et le discernement qui permettent de confier un travail aux personnes les plus aptes à le réaliser.
  • Le courage et la ténacité pour garder le cap sur les objectifs fixés malgré les contraintes, pour résoudre les conflits, dépasser les tiraillements inévitables, parvenir à se réconcilier.

– Dans la vie sociale

Dans la vie sociale sous toutes ses formes, au sein d’associations culturelles, sportives, ou de groupements divers, gardons à l’esprit les questions suivantes :

« Qu’est-ce que mes actions apportent de bon aux autres ? »

« Mes actes et mes pensées sont-ils bien en accord avec une aspiration évolutive ? »

Dans la vie profane, on peut réussir en divers domaines : telle athlète sacrée championne olympique, tel savant auréolé du prix Nobel, telle personnalité politique devenue chef d’Etat, tous ont en commun la culture de l’effort. Mais ce que propose en plus le Seigneur HAMSAH MANARAH, c’est d’ajouter l’effort d’un progrès moral.

De même, il est essentiel d’exprimer sa solidarité avec ceux qui souffrent, d’apporter autant que possible sa contribution à des actions humanitaires mais il ne faut pas négliger de travailler sur soi-même pour accorder ses actes et ses intentions.

II – LA PLACE DE LA PRIERE DANS LA VIE PROFANE

Pour rééquilibrer une vie accaparée par des préoccupations matérielles, le Seigneur nous dit : « Si vous voulez l’attitude mentale juste, vous vous bâtirez un emploi du temps équilibré, réservant une partie de la journée à la communion en Dieu. (…) »[4]

Prier, c’est vivre avec Dieu, dialoguer avec son Dieu intérieur. Il convient d’écarter les idées reçues propagées dans nos sociétés occidentales modernes, qui consistent à instiller dans nos esprits que prier est vieillot ou rétrograde, que c’est le fait d’individus naïfs facilement influençables ou encore de personnes fuyant leurs responsabilités quotidiennes. Non, au contraire, inclure la prière dans son temps de vie est un acte volontaire, un choix délibéré, un signe d’équilibre.

« La prière est l’instant où la conscience du corps entre en communication avec la conscience de l’esprit et où se forgent les énergies du succès, pour un avenir plus lumineux… »[5]

La prière est orientée vers un but. Dans l’Aumisme, la pensée est créatrice : prier, c’est agir. 

– Tout d’abord c’est agir sur sa vie. Prier pour soi est légitime si nos objectifs sont dépourvus de tout désir de possession et de nuisance. Un étudiant associera la prière à ses efforts pour réussir un examen, des parents n’hésiteront pas à prier pour leur enfant… Mais il faut, lorsqu’on prie, tendre à réduire ses « mauvais penchants » au profit d’aspects plus harmonieux pour soi et les autres, en particulier se libérer de l’égoïsme. Prier contribue à une évolution positive de son être. 

– Ensuite, c’est agir dans son environnement proche, auprès de notre famille, nos amis, nos collègues de travail. La prière sincère contribue à débloquer des situations, régler des conflits, à aider les autres en cas de besoin. Mais attention, soyons bien clair : celui qui prie pour favoriser l’harmonie autour de lui doit s’efforcer de se transformer lui-même.

– Prier pour l’humanité, c’est aussi agir pour l’équilibre planétaire car la prière n’a pas de frontières, elle est adaptée à toutes les situations. Si par exemple, nous apprenons par le journal, la radio ou la télévision nous apprenons que des populations souffrent à cause d actes de violence ou de cataclysmes, nous pouvons apporter l’aide de la prière. Rappelons-nous que « prier pour l’univers apporte bien plus de fruits et ouvre à l’âme qui donne tout aux autres, des horizons qui restent fermés à celles, ne pensant qu’à leur évolution personnelle »[6]

1) La prière individuelle

La prière permet de se ressourcer sur le plan personnel, d’éliminer les tensions physiques, nerveuses, le stress, accumulés tout au long d’une journée de labeur et de retrouver son équilibre : c’est une source d’énergie inépuisable (gratuite et écologique !), plus que nécessaire pour faire face à nos obligations quotidiennes. La régularité avec laquelle nous prions est un gage de succès.

Le Seigneur nous interroge : «  Feriez-vous rouler une voiture sans essence ? Non ! » Ceci pourrait bien nous inspirer le slogan suivant : « La prière, c’est la vie ! ».

– Une prière de base : la répétition du Son OM (qui a donné le mot Aumisme)

Le Son OM est la prière la plus courte et la plus puissante, c’est le Verbe divin, le premier Nom de Dieu. Ses bienfaits seront évoqués dans différents exposés. Je vous renvoie aussi au livre L’Aumisme, la Doctrine de l’Age d’Or.

Les techniques de répétition du Son OM développées dans l’Enseignement du Seigneur HAMSAH MANARAH sont uniques et d’une grande utilité pour celui ou celle désireux de s’épanouir harmonieusement. Par exemple :

– OM répété à voix haute permet de purifier l’ambiance d’une pièce, du lieu où l’on se trouve et favorise de bonnes vibrations.

– OM répété à voix basse apaise le mental, accentue la concentration. 

– Répété mentalement, il rétablit l’unité entre le corps et l’esprit et contribue à développer le Divin en soi.

Où et quand prier ?

N’hésitons pas à nous réserver des temps de prière chez nous, dans un lieu calme et paisible, devant un temple ou tout endroit propice à la concentration, à la communion avec notre Dieu intérieur, loin de l’agitation du monde environnant. La régularité a une grande importance. Bien sûr, le Seigneur nous incite à rester dans la juste mesure : quelqu’un qui n’a jamais prié ne peut pas, sans dommages psychiques ou mentaux, se lancer dans des heures de prières du jour au lendemain.-

Mais hors de l’espace privé que nous préservons pour notre temps de prière quotidien, il est utile de prier en tous lieux et en toutes circonstances. Par exemple, dans la nature, nous pouvons prier pour l’évolution des minéraux, des végétaux, des animaux qui nous entourent. Dans un super-marché, un stade, dans un train, en voiture, partout nous pouvons mettre nos prières au service des autres, connus et inconnus.

– La méditation

Différente de la prière, elle n’en est pas moins un complément précieux. La pratique de la méditation nécessite le plus souvent le calme ou l’isolement Comme la prière, elle procure des bienfaits indispensables à une vie équilibrée et dynamique. Elle permet de conquérir un profond équilibre intérieur, calme l’esprit, apaise le mental et fait grandir en soi la conscience lumineuse. Maîtrise de soi, des émotions, de l’affectif : telles sont les bases essentielles offertes par la méditation régulière et éclairée afin de conquérir ses sommets intérieurs.

– Les bénédictions

Prier c’est aussi bénir, toute forme de vie sur Terre. C’est bénir sa nourriture comme nous l’avons vu dans un exposé précédent, et demander que tous sur Terre soient rassasiés. C’est bénir ses amis, ses parents, ceux qui nous aiment, mais également ceux qui pourraient ne pas nous aimer, ne pas nous comprendre.

2) Prière collective et Culte public de l’Aumisme

La prière collective

Elle est très importante. Elle crée une synergie, ses effets sont supérieurs à ce qu’on pourrait attendre de la somme de prières individuelles : les personnes qui souhaitent unir leurs efforts en priant pour la paix dans le monde, auront à cœur de se réunir, le mieux étant dans un lieu consacré à la prière.

Les Aumistes qui vivent dans le monde se rassemblent pour prier dans des Centroms. Ils vont prier quand ils le peuvent avec la Communauté des moines, au Monastère du Mandarom dont il sera question dans l’exposé intitulé : « La prière, facteur d’équilibre personnel et planétaire ». 

Ils se retrouvent aussi lors des Cultes publics dans différentes régions.

Le Culte public de l’Aumisme

Il est ouvert à tous. Il permet de pratiquer la « Méditation aumiste pour tous ». Ce culte se caractérise par l’esprit de tolérance et de paix, l’Enseignement de base est : « Dieu est le même pour tous et présent en chacun. »

Dieu est le même pour toutes les religions : s’Il S’est incarné sous des aspects différents, c’est pour apporter Son message de fraternité aux hommes de diverses époques et cultures. Les Noms donnés à Dieu dans les différentes Traditions sont donc chantés, exprimant l’amour de Dieu sous tous ses Visages et le respect dû à toutes les religions. Le Culte public de l’Aumisme est une halte dans la vie quotidienne pour se recentrer sur le Divin présent en soi, pour développer de mieux en mieux l’Amour et la Sagesse. La prière du OM et les bénédictions pour tous les êtres rejaillissent sur la planète. 

POUR CONCLURE :

Au cours de cet exposé, nous avons donc vu ensemble combien il était important de consacrer une part à Dieu au cœur même de nos préoccupations journalières parfois très prosaïques. Cet équilibre entre vie profane et vie spirituelle est fondamental dans l’Aumisme.

Sa Sainteté le Seigneur HAMSAH MANARAH nous dit : « Beaucoup de personnes croient de bonne foi que seuls les gens qui n’ont pas contracté d’obligations familiales, sociales, et les héros, les surhommes peuvent s’adonner à une recherche spirituelle. Rien n’est plus faux. » [7]

Chacun, quel que soit son mode de vie, peut cheminer vers sa divinisation.

Je rappellerai quelques uns des conseils donnés par le Seigneur pour aider à concilier vie profane et vie spirituelle. Ils sont tirés du texte intitulé : « La Voie saine que je montre ».[8]

« Ne renonce pas à l’action extérieure sous le prétexte que tu cherches Dieu (…)

Garde les pieds sur Terre tout en contemplant l’étoile de ton idéal (…)

Occupe-toi de ton époux, de ton épouse, de tes enfants,

comme toute personne portant les œillères du prosaïsme

mais agis en personne éveillée aux réalités de l’univers intérieur (…)

Souviens-toi que tout ce que tu fais peut être spiritualisé. (…)

Prie souvent.

Cultive l’amour, la bienveillance, le pardon des offenses, la générosité de cœur, la tolérance, le sentiment d’Unité. (…) »

*******

[1] S. HAMSAH MANARAH La Révolution du monde des vivants et des mort , p. 452

[2] S. HAMSAH MANARAH Vers un Age d’Or d’Unité, p. 140

[3] S. HAMSAH MANARAH Vers un Age d’Or d’Unité p. 141

[4] S. HAMSAH MANARAH La Révolution du monde des vivants et des morts p. 453

[5] S. HAMSAH MANARAH Vers un Age d’Or d’Unité , p. 142

[6] S. HAMSAH MANARAH L’Aumisme, La Doctrine de l’Aumisme, fondement de l’Age d’Or, La Baume de Castellane éd. du Mandarom 1990, p 307

[7] S. HAMSAH MANARAH La Réintégration divine par le Yoga, p. 203

[8] S. HAMSAH MANARAH La Réintégration divine par le Yoga p. 162